Tondeur d’Alpagas et de Lamas, un métier essentiel
Eve est une jeune éleveuse exerçant son activité en Dordogne depuis plusieurs années. Elle élève des ânes miniatures américains à l’asinerie de Beaugarry, à Saint-Geniès (24), près de la ville de Sarlat. Elle n’est pas du tout du genre à buller, il y a beaucoup à faire avec les ânes et, en plus de cela, elle est tondeuse d’Alpagas et de Lamas. Une activité dont on n’entend pas parler si souvent que cela et, à 25 ans, Eve est la seule femme à exercer ce métier en France. Partons à la découverte de cette activité.
Tondeur d’Alpagas ou de Lamas, qu’est-ce que c’est ?
« Un tondeur d’Alpaga ou de Lama, c’est comme un tondeur de moutons, mais, pour les Alpagas et Lamas, c’est aussi simple que ça ! » nous raconte Eve le sourire aux lèvres. La technique et le matériel ne sont pas du tout la même que pour les moutons, mais la comparaison est compréhensible. Les Lamas et Alpagas doivent être tondus tous les ans, au début de l’été pour qu’ils n’aient pas trop chaud et conserver la qualité de leur laine. Il est important de les tondre à la bonne période pour que le poil ait le temps de repousser avant l’arrivée de l’hiver. C’est là que la course contre la montre commence.
Selon la taille du troupeau, il faut une ou deux journées pour récolter la laine. Il faut environ 30 minutes par animal. C’est un travail très physique et une épreuve de force entre l’homme et l’animal nous explique Eve. « J’utilise un matériel adapté spécialement pour les Lamas et Alpagas. Ils sont bien plus sensibles que d’autre animaux à laine et ne se tondent pas du tout comme un mouton, par exemple ».
“J’adore les Lamas car,
ce sont de très bons jardiniers.”
Comment se passe la tonte d’un Lama ou alpaga ?
Je suis là le jour où elle tond Kuzko et Noah, les deux Alpagas du domaine sur lequel elle travaille. Tout commence par une course avec l’animal. Il faut être délicat et savoir l’approcher pour ne pas trop l’effrayer. Eve réussit à isoler Kuzko qui n’est pas très content au départ mais se laisse immobiliser au sol, petit à petit. « Il est important qu’il ne bouge pas pour faire le travail rapidement et surtout, en toute sécurité pour lui et pour moi. Un geste brusque et une catastrophe est vite arrivée » nous explique Eve. Le matériel est sorti et le moteur de la tondeuse se fait entendre. Le corps, le cou, la tête, les pâtes, et même la queue sont tondus. L’animal est maintenant nu et à l’air assez content de sentir la brise sur sa peau. Le pauvre commençait à avoir chaud.
Je pensais naïvement que c’était fini mais, Eve me rappelle pour la suite du travail. L’animal à le droit à un soin complet. Quelle chance ! On passe donc à la taille des ongles (ou onglons, dans le métier) pour qu’ils restent d’une taille correcte et ne gênent pas Kuzko. Ensuite, ce sont les soins dentaires qui sont donnés pour qu’il soit en parfaite santé toute l’année. Les crocs sont également aplatis et arrondis pour ne pas blesser les autres congénères.
Après avoir pris le temps de faire les deux Alpagas, Eve étire son dos et commence à ranger son matériel. Elle doit se préparer pour prendre la route et être demain en Tarn-et-Garonne où elle tondra deux troupeaux.
Et comment on devient tondeur d’Alpagas ou de Lamas ?
« Tout simplement en rencontrant les bonnes personnes. J’avais besoin d’une activité complémentaire à l’élevage d’ânes miniatures américains et j’ai rencontré Pascal Meheust, tondeur de Lamas et d’Alpagas. Il est venu tondre Kuzko et Noah et je suis venu voir comment il faisait. Ça m’a donné tout de suite envie et j’ai vu avec Pascal s’il pouvait me former. Il a dit oui et je me suis donc lancé dans l’aventure. C’est vraiment un métier incroyable même si, comme tout travail, il n’est pas toujours facile.
J’adore les Lamas car, ce sont de très bons jardiniers. Ils adorent les ronces et les orties et sont, de façon très surprenante de super taille haie : ils laissent l’écorce des arbres et mangent les premières feuilles des arbres. »
Pour contacter Eve, la tondeuse d’Alpagas et de Lamas, c’est par ici →
Pierre – Best of Sarlat
Editeur de Best of Sarlat et associé fondateur de DSO Communication